Dans une note d'orientation publiée en 2014, l'Observatoire de la laïcité rappelle l'histoire et les principes juridiques et philosophiques de la laïcité. Le paragraphe introductif de la note souligne le besoin de laïcité dans une France qui connaît une diversité culturelle plus grande que dans le passé. Une laïcité qui n'est pas une opinion parmi d'autres, mais la liberté d'en avoir une. Une laïcité qui n'est pas une conviction, mais le principe qui les autorise toutes.
La note rappelle les éléments de la construction historique de la laïcité. Un mouvement parti du Moyen Age, qui a pris corps à la fin du XVIII° siècle avec les Lumières et qui a revêtu en France des traits particuliers, avec une religion catholique qui a été au coeur des conflits politiques à partir de la Révolution. Un mouvement qui, après diverses vicissitudes, a abouti à la séparation des Eglises et de l'Etat avec la loi de 1905.
Le principe de laïcité est solidement établi par les dispositions de la loi de 1905, par la Constitution et par des textes internationaux dont la France est signataire (notamment la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales). Sous diverses dénominations (liberté de culte, liberté de religion, liberté religieuse), le droit applicable en France reconnaît comme composantes de la liberté de conscience, la liberté de croire et celle d’adhérer ou de pratiquer une religion, au même titre que la liberté de ne pas croire, d’être athée ou agnostique ou adepte de philosophies humanistes, ou de changer de religion. La liberté de croire doit être distinguée de la liberté d'expression des croyances qui peut être limitée pour des raisons d'ordre public.
La séparation des Eglises et de l'Etat induit la neutralité de l'Etat, des collectivités locales et des services publics. Cette neutralité s'applique aux agents publics et non pas aux usagers (à l'exception des élèves des écoles, collèges et lycées publics).
Le principe de laïcité ne se réduit pas à la seule approche juridique. La laïcité est doublement émancipatrice. Elle libère l'Etat de toute tutelle religieuse. Elle libère les religions de toute tutelle étatique. La laïcité sépare le politique du religieux pour rassembler tous les membres de la société dans la garantie partagée des mêmes droits...Le modèle de la République laïque implique la reconnaissance des différences, mais sur des principes et valeurs partagés, de telle sorte que les appartenances particulières et les individualismes ne puissent jamais l’emporter sur la possibilité et l’harmonie du bien vivre ensemble.
La note fait état des missions de l'Observatoire quant à l'application d'un principe intangible à des situations nouvelles. Ces situations concernent : la pratique du culte ; les comportements personnels ; les prescriptions alimentaires ; le prosélytisme ; l'expression des religions sur les questions de société, éthiques, politiques ou sociales.