Avant-propos

La laïcité est à la fois objet de mémoire, d’histoire et d’actualité. Elle est simple dans ses principes et complexe dans sa mise en œuvre. Il est donc naturel qu’elle suscite des tensions, voire des controverses. Ce site s’efforce de mettre à la disposition des internautes une information aussi complète et actualisée que possible sur les diverses thématiques de la laïcité et les débats qu’elle suscite. Il propose également un accès à des documents de référence : textes réglementaires ou législatifs, rapports et avis, décisions de justice. L’objectif d’OLAIC34 n’est pas de fournir des réponses ou de prendre position sur les sujets en discussion, mais de mettre à votre disposition le maximum d’éléments de réflexion permettant à chacun de se faire une opinion raisonnée.

Pour mieux comprendre ce que représente aujourd’hui la laïcité et poser un regard raisonné sur les questions qu’elle soulève, il est nécessaire de se référer à ses origines et à son histoire. La laïcité puise en effet ses racines dans les différents mouvements intellectuels et régimes politiques qu’a connus notre pays (ou elle s’est construite en opposition à ces mouvements et régimes).

Simple dans ses principes et complexe dans sa mise en œuvre, la laïcité est depuis plus de 100 ans un objet de débat. Dans un environnement qui connaît des changements radicaux, il est nécessaire de connaître et d’analyser les enjeux auxquels elle est confrontée.

Ensemble indissociable de principes, corpus de règles juridiques, idéal pour construire une communauté d’hommes libres ; quel que soit l’angle sous lequel on la considère, la laïcité apparaît comme le socle du pacte républicain, le ciment de la citoyenneté. Sa mise en œuvre a pour finalité de construire et maintenir le vivre ensemble dans une société confrontée à des crises multiples et affectée par une perte de repères.

La liberté de conscience, qui est un des principes de la laïcité, recouvre le droit de choisir ses convictions (religieuses ou philosophiques) et le droit de les pratiquer. Si le choix individuel porte sur une religion, l’exercice d’un culte peut ne pas être limité à la simple participation à des cérémonies cultuelles. La liberté de religion implique de prendre en considération ces autres aspects que sont les dimensions culturelles et sociales (comme c’est le cas pour l’Islam) de la pratique religieuse. Se posent alors les problèmes de la définition des contours de cette « matière religieuse » et du traitement de ses manifestations  (acceptation, interdiction, régulation).

Les principes de laïcité appliqués en France constituent au niveau européen, si ce n’est une exception, au moins une singularité. Cette singularité ne signifie cependant pas que notre appartenance à l’Union européenne est sans effet sur notre pratique de la laïcité. D’autant, qu’à côté de l’Europe de Bruxelles, il existe celle du Conseil de l’Europe (siégeant à Strasbourg et associant 47 pays). Cette dernière instance entretient depuis de longues années des relations avec les organisations religieuses dans le cadre de ses activités de promotion de l’État de droit, de la démocratie et des droits de l’homme.