Il existe de très nombreuses définitions de la laïcité mais elles présentent souvent l’inconvénient d’être très longues ou de ne mettre l’éclairage sur que sur l’une ou l’autre des facettes d’une réalité extraordinairement complexe. Le Conseil constitutionnel se limite à donner une simple énumération des principes qu’elle recouvre et précise qu’il ne s’agit pas d’une définition limitative du principe constitutionnel de laïcité. Ces principes sont énumérés dans sa décision 2012 QPC du 21 février 2013 (voir aussi commentaires) relative au traitement des pasteurs des églises consistoriales d’Alsace-Moselle : neutralité de l’État, non-reconnaissance par la République d’aucun culte, respect de toutes les croyances, égalité de tous les citoyens devant la loi sans distinction de religion, garantie du libre exercice des cultes, non-rémunération de ministres du culte.

La laïcité fait aussi une large part aux normes ; c’est à dire aux règles juridiques qui concrétisent ces principes. Les décisions du Conseil constitutionnel, la jurisprudence du Conseil d’État et celle des tribunaux de l’ordre judiciaire ont en effet largement contribué à dessiner le visage de la laïcité telle que nous la connaissons en France.

La laïcité ne se réduit cependant pas cette combinaison de principes et de normes ; c’est en même temps un acte de volonté, une pratique au quotidien dans le champ politique, dans nos relations avec les autres, qu’il s’agisse de notre famille, nos amis ou de nos collègues de travail. Dans ce sens, la laïcité est un idéal pour construire une communauté d’hommes libres, égaux et solidaires où tous se reconnaissent malgré leurs différences ; un idéal auquel certains auteurs donnent une dimension universelle.