L’histoire de la laïcité permet de comprendre en quoi elle est à la fois simple et complexe. Elle est simple dans les principes qui la fondent : la liberté de conscience, l’égalité en droit des croyances religieuses et spirituelles, la neutralité de la sphère publique. Elle est complexe dans sa construction (fruit empirique de l’histoire) et dans sa mise en œuvre. Le rapport produit en décembre 2003 par la commission présidée par Bernard Stasi souligne que « La laïcité est le produit d’une alchimie entre une histoire, une philosophie politique et une éthique personnelle. Elle repose sur un équilibre de droits et d’exigences ». Dans le même ordre d’idées, le Haut conseil à l’intégration[1] (HCI, qui n’a plus d’activités depuis le 24 décembre 2012, faute de nomination des membres de son collège) estimait que : « La laïcité n’est pas une notion dont le contenu se serait figé il y a un siècle : elle se nourrit des évolutions de la société, des attentes du corps social comme des exigences de l’État de droit ».
Il y a dans la laïcité une tension permanente entre des pôles qui ne sont pas incompatibles, mais potentiellement contradictoires : la neutralité de l’État laïque et la liberté religieuse, la sphère privée et la sphère publique