Il n’est pas aisé de se forger une opinion sur la laïcité tant les approches peuvent être divergentes. Elle est à la fois objet d’histoire et objet de mémoire, et à ce double titre elle est sujette à interprétations et réinterprétations. Elle fait l’objet de débats entre nos concitoyens qui ne la vivent pas de manière identique. Elle est traitée de manière différente par les auteurs. C’est ainsi que Jean Baubérot[1], un sociologue souvent jugé atypique et polémiste par les penseurs de la laïcité française, considère « [qu’] il n’existe pas une laïcité substantielle, intemporelle, pur produit du ciel des idées, mais des enjeux politiques et sociétaux qui interpellent continument les aménagements des régimes de laïcité ». À l’opposée, des philosophes comme Catherine Kintzler ou Henri Pena-Ruiz, défendent une conception où la laïcité n’est pas simplement un ensemble de faits politiques, juridiques et sociaux, mais est aussi une idée.
[1] Jean Baubérot, Laïcité sans frontières