L’évolution de la société française a complexifié la mise en œuvre de la laïcité. Le vivre ensemble est menacé par le non-respect des principes de la laïcité, mais aussi par les discriminations économiques, sociales et urbaines qui sapent la cohésion sociale. Face à la multiplicité des problèmes, plusieurs approches sont possibles :
- Laisser le champ libre au Conseil constitutionnel ainsi qu’aux juridictions administratives et judiciaires pour fixer les normes de mise en œuvre des principes de la laïcité ? Depuis 1905, les tribunaux ont largement façonné son contenu au quotidien. N’y a-t-il cependant pas un risque que le citoyen ne reproche aux politiques de ne pas prendre leurs responsabilités ?
- Considérer que le vivre ensemble ne peut pas être fondé que sur des interdits ? La pratique de certaines institutions publiques montre que le dialogue est une voie privilégiée de règlement des conflits. Le député Jean Glavany soulignait qu’il n’est pas toujours opportun de céder à la logique du « un évènement – une émotion – une loi ».
- Légiférer ? Tarder à recourir à la loi peut être générateur de troubles (exemple de l’affaire du voile de Creil qui a débuté en 1989 et ne s’est terminée qu’en 2004 par une loi). L’absence de législation ne concourt pas, dans certains domaines, à la sécurité juridique dont ont besoin les citoyens et les institutions.