Les débats sur le port du voile à l’université demeurent vifs et divisent les partis politiques. Suite à une déclaration de Mme Pascale Boistard, secrétaire d’Etat aux droits des femmes, qui avait exprimé qu’elle n’y était « pas favorable », Manuel Vals, Premier Ministre, a annoncé le 6 mars 2015 que l’interdiction du port du voile à l’Université n’était absolument pas d’actualité. La CPU s’est félicitée de cette prise de position. Certains enseignants du supérieur considèrent cependant que la dégradation de la situation rend nécessaire un débat politique. L’Observatoire de la laïcité a décidé de conduire à partir du mois de mai une consultation sur la gestion du fait religieux à l’université.

A l'initiative de la Conférence des présidents d'universités (CPU), le Conseil national de l'enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) a adopté le 18 mai 2015 une motion sur le port du volie à l'université. Le CNESER rappelle le caractère laïque du service public de l'enseignement supérieur et considère que la loi de 1905 est une loi de tolérance et de liberté qui permet à tous l'expression de sa foi ou le droit de ne pas en avoir. Il estime que l'enseignement supérieur qui accueille des adultes ne doit pas être soumis aux règles qui s'appliquent aux écoles primaires ou secondaires, sauf à déroger aux franchises universitaires. Il considère que le port du voile ou de signes religieux par les étudiants ne constitue pas une menace contre l'université et s'assimile à un mépris de leur capacité à exercer leur esprit critique. Il estime que la vraie menace réside "dans le risque d'intrusiondes religions et d'idéologies diverses dans la science, le contenu des enseignements ou des champs de recherche".