Musulman est un mot polysémique qui désigne plusieurs catégories de personnes. Il peut s’agir indifféremment : des adhérents à l’islam, en tant que religion définie par ses dogmes ; de descendants d’adhérents à l’islam qui sans se considérer comme des fidèles de cette religion maintiennent un lien avec la communauté des croyants ; de descendants d’adhérents à l’islam qui rejettent toute affiliation à cette religion ou à la communauté[1]. Cet amalgame conduit à donner un contenu ethnique à l’islam en mettant dans le même ensemble le fidèle d’une religion et le membre d’une communauté de par son ascendance visible.

De ce fait, le comptage des « musulmans » auquel font souvent référence les médias doit être manié avec précaution ; et ce, d’autant plus que l’article 8 de la loi du 6 janvier 1978 interdit de collecter et de traiter des données à caractère personnel qui font apparaître les opinions religieuses. Selon le ministère de l’Intérieur, il y avait en France en 2010 entre 5 et 6 millions de musulmans ; estimation fondée sur l’origine géographique des personnes. Toujours selon le ministère de l’intérieur, seul un tiers de cette population (soit 2 millions de personnes environ) pourrait être qualifié de fidèle de l’islam (croyant et pratiquant). Les Algériens de nationalité ou d’origine représentaient en 2010 la fraction la plus importante de la communauté musulmane (1,5 M), suivis par les Marocains (1 M), les Tunisiens (0,4 M) et les Africains subsahariens (0,3 M).

Avec les réserves qu’appellent les commentaires précédents, l’islam est considéré aujourd’hui, sur la base d’un croisement d’enquêtes, de sondages et d’avis d’experts, comme la seconde religion en France.


[1] Faysal Riad, Les mots sont importants.net, 28 novembre 2012