Le Service de protection de la communauté juive (SPCJ) a été créé en 1980 après l’attentat de la rue Copernic à Paris par une action conjointe du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), du Fonds social juif unifié (FSJU) et des Consistoires. Il s’est donné pour missions notamment de recenser les actes antisémites en France, en collaboration avec les pouvoirs publics.
Le rapport produit en 2014 par le SPCJ fait état de 851 actes antisémites (241 actions et 610 menaces). Ces données montrent un doublement des actes antisémites par rapport à 2013 (423 actes dont 105 actions et 318 menaces). Le rapport souligne que 50% des actes racistes commis en France en 2014 ont été dirigées contre des juifs qui représentent un peu moins de 1% de la population nationale.
La Fondation pour l’innovation politique (Fondapol) a publié en novembre 2014 une étude sur l’antisémitisme dans l’opinion publique française. Les constats opérés sur la base de deux enquêtes d’opinion réalisées par l’Ifop, par référence à la situation en 2004 (rapport Rufin) sont les suivants :
- il y a un recul des préjugés antisémites dans l’opinion publique ;
- mais le nombre d’incidents antisémites violents a été trois fois plus élevé au cours de la période 2004-2013 qu’au cours de la décennie 1994-2004 ;
- on constate depuis le début des années 1990 un regain de l’antisémitisme, de la xénophobie et du racisme dans les démocraties, en Europe et en France ;
- plusieurs explications sont données à cette situation : globalisation qui a affecté les sociétés démocratiques sur le plan matériel comme sur le plan culturel ; bousculement des anciennes puissances par les pays émergents ; conséquences des phénomènes migratoires ; vieillissement démographique qui joue comme un facteur supplémentaire de crainte et de rétractation ; crises économiques et budgétaires qui accréditent l’idée de gouvernements incapables d’agir et d’une société et d’un Etat paralysés ; influence majeure du Web dont le rôle est devenu déterminant dans le domaine de l’information et de la mobilisation militante ; possibilité à travers le Web d’émettre des messages sans décliner son identité, et donc sans engager sa responsabilité ;
- les opinions antisémites atteignent une haute intensité dans des univers relativement limités mais dont l’expansion est une hypothèse raisonnable ;
- la société, dans son ensemble, estime que la plupart des groupes qui la composent sont victimes de préjugés et de racisme : juifs, musulmans, maghrébins, noirs, blancs.