Les médias associatifs se sont développés après 1981[1] quand la loi a autorisé sous certaines conditions les radios « libres ». Certains de ces médias (principalement des radios) qui s’adressent aux membres d’une communauté donnée (public arabophone, musulman, juif ou catholique) reçoivent souvent le qualificatif de communautaire, récusé par leurs dirigeants.

Selon le journal Le Monde[2], ces médias ont joué, après les attentats terroristes en France de janvier 2015, un rôle important d’écoute de leur public. La multiplication par les médias associatifs des éditions spéciales (sur l’islamophobie, la laïcité, l’antisémitisme) a permis de libérer ce trop-plein de parole. Mme Wafa Dahman, la directrice de Radio Salam, explique avoir déjà « une émission plus religieuse justement pour contrer les radicaux…le fondamentalisme, ça fait longtemps que nous l’avons vu venir ». M. Abdelkrim Branine, rédacteur en chef de Beur FM, estime qu’il y a « une telle perte de confiance en les médias traditionnels, notamment dans les quartiers, qu’une partie du public se tourne vers d’autres médias, dits communautaires ». Mme Mémona Hinterman-Afféjee, membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) et présidente du groupe de travail Diversité, pense que « si ces radios leur permettent de se sentir compris, pourquoi pas…si on est plutôt tenté d’aller écouter Radio J ou Radio Beur, cela veut dire qu’il y a un manque que ne comble pas le service public. Il y a de toute évidence un problème aujourd’hui entre la population française telle qu’elle existe et l’offre de programmes ».


[1] leur régime juridique a été libéralisé en 1984 et 1986 (autorisation de recourir à la publicité, possibilité de constituer des réseaux, etc.)

[2] article publié dans l’édition du dimanche 15 – samedi 16 mars 2015