Roger Williams (1603-1683), fondateur en 1639 de l’église Baptiste des États-Unis, en lutte avec les Puritains sur la question des rapports entre l’Église et l’État, est aussi l’initiateur de la colonie de Rhodes Island, dont le pacte de fondation fait probablement le premier État au monde à dissocier pouvoir religieux et pouvoir politique (au nom de l’Évangile) : « ….promettons de nous soumettre…à toutes les ordonnances et dispositions qui seront décrétées….dans l’intérêt général et pour le bon ordre public, et uniquement dans le domaine civil ». Il est le premier à utiliser l’expression « mur de séparation » entre l’Église et l’État, qui sera reprise par Thomas Jefferson. Il écrit dans La doctrine sanguinaire de la persécution pour le motif de conscience que les autorités publiques « ne sont ni juge, ni gouverneur, ni défenseur de la condition et des cultes spirituels ou chrétiens ».

Au Mexique, Benito Juarez établit dès 1859 un régime de séparation de l’Église et de l’État qui vise à limiter le poids de l’église catholique dans la vie politique et sociale. A. Briand y fera référence dans son rapport lors du vote de la loi de 1905 : « Le Mexique possède ainsi la législation laïque la plus complète qui n’ait jamais été mise en vigueur jusqu’à ce jour. Il est délivré depuis trente ans de la question cléricale et a pu se vouer entièrement à son développement économique : il connaît réellement la paix religieuse. »