Le système juridique est celui de la Common Law (notamment, il n’existe pas de constitution). Depuis la fin du 17° siècle, un régime de tolérance et de liberté religieuse s’est progressivement développé. Le Human Rights Act de 1998 permet aux citoyens d’invoquer devant un tribunal britannique les dispositions de la Convention des droits de l’homme relatives à la liberté de religion.
De nombreuses lois ont été prises pour lutter contre les discriminations religieuses. Ces discriminations ont longtemps visé les catholiques romains ; c’est ainsi que la dernière interdiction qui les concernait (occuper la charge de Lord Chancelier) n’a été levée qu’en 1974. L’ordre de succession au trône exclut toujours les catholiques.
Il existe trois systèmes juridiques qui s’appliquent aux Églises.
— En Écosse, l’Église presbytérienne (the Kirk) constitue une Église d’État. La question du droit de l’État à intervenir dans les affaires de l’Église a donné lieu à d’intenses débats au 19° siècle. Le Church of Scottland Act de 1921 entérine la très large autonomie dont jouit cette Église en matière de dogme et d’organisation. Le souverain est membre de cette Église.
— En Angleterre, l’Église anglicane constitue une Église d’État. Elle est l’église mère de la communion anglicane et est placée sous l’autorité du souverain (qui en est le Chef et qui doit appartenir à cette religion). L’Église anglicane est composée de différentes branches qui ne suivent pas des traditions identiques. Le droit relatif à l’Église d’Angleterre, y inclus le droit canonique, fait partie du droit anglais ; longtemps dans les mains du Parlement, la compétence de modification de ce droit a été transférée au Synode général composé de religieux et de laïques ; les mesures adoptées par le Synode disposent d’une même autorité qu’une loi parlementaire (mais le Parlement peut les rejeter). Les évêques et archevêques sont nommés par le souverain, prêtent un serment d’allégeance et 26 d’entre eux siègent de droit à la Chambre des Lords ; depuis 2001, les membres du clergé peuvent être élus à la Chambre des Communes. Une loi oblige l’Église à assurer les mariages et les enterrements dans toute l’Angleterre.
— Les autres Églises sont régies par le droit commun qui s’applique aux organisations volontaires ; elles disposent des mêmes droits pour acquérir des biens, conclure des contrats, etc. Il n’existe aucune liste d’Églises reconnues par l’État.
Les lieux de culte sont régis par une loi de 1812 et doivent être déclarés. Un fonds spécial a été créé pour la conservation des bâtiments religieux utilisés ou désaffectés présentant un intérêt historique.
Le soutien financier public pour les Églises est extrêmement limité (exonérations fiscales). Il n’existe notamment aucune prise en charge de rémunération du clergé (y compris pour l’Église anglicane et l’Église presbytérienne).
Les écoles confessionnelles peuvent recevoir des subventions publiques et sont classées en deux catégories selon leur niveau d’autonomie.
Les forces armées, les établissements de santé et les prisons ont des services d’aumônerie qui sont rémunérés par les institutions qui les emploient.
L’instruction religieuse fait partie du programme scolaire en Angleterre et en Écosse dans les écoles publiques (écoles soutenues) ; il s’agit d’un enseignement non confessionnel qui doit faire référence à la place prédominante des valeurs chrétiennes, mais aussi aux enseignements des autres cultes (dans le sens d’une éducation multiculturelle). Tous les élèves doivent participer chaque jour d’école à un office commun, qui doit avoir un caractère chrétien au sens large du terme sans suivre cependant une confession chrétienne particulière.
Le mariage religieux a longtemps prédominé ; depuis 1836 coexistent mariage civil et mariage religieux avec une valeur juridique identique ; les règles applicables au mariage religieux varient selon la confession et la localisation