La Constitution de 1991 proclame la liberté de religion et la liberté d’organisation des cultes. Ces derniers sont autonomes par rapport à l’État et jouissent de son soutien, y compris pour les aumôneries.
La loi de 2006 sur la liberté religieuse et le régime des cultes réaffirme ces principes. Elle différencie trois catégories :
— les groupements religieux, qui n’ont pas la personnalité morale et auxquels aucun droit n’est reconnu ;
— les associations religieuses, qui ont le statut de personne juridique de droit privé ; elles peuvent être enregistrées à condition de compter au moins 300 membres de nationalité roumaine ;
— les cultes, qui ont le statut de personne juridique d’utilité publique et bénéficient de divers privilèges ; les associations religieuses peuvent accéder au statut de culte sur décision du gouvernement, à condition de présenter des « garanties de durée, de stabilité et d’intérêt public » ; la reconnaissance d’un culte lui confère des avantages fiscaux et des droits particuliers ;
— un régime simplifié existe pour l’enregistrement comme culte des 18 religions qui étaient déjà reconnues avant la loi de 2006.
La loi déclare que « l’État roumain reconnaît le rôle important de l’Église orthodoxe roumaine [qui est autocéphale et qui occupe une place prépondérante dans la société, certains intellectuels considérant qu’il s’agit de facto d’une église nationale] et des autres Églises et cultes reconnus ».
Il existe des financements publics pour les aumôneries dans les hôpitaux, les institutions militaires et les prisons.
Il se pose un problème pour la restitution de biens qui appartenaient à des minorités religieuses, ont été confisqués pendant la période communiste et qui avaient été attribués à l’État ou à l’Église orthodoxe roumaine (les litiges opposent principalement cette dernière à l’Église grecque catholique).
Dans l’enseignement public, la religion est une discipline scolaire des programmes du primaire et du secondaire ; elle est optionnelle et l’enseignement délivré est celui de la confession de l’élève (dès lors qu’il s’agit d’un culte reconnu au sens de la loi de 2006 ; l’État se considérant comme neutre par rapport aux religions). Les professeurs sont nommés et rémunérés par l’État, avec l’accord du culte concerné.
L’État participe également au financement des unités d’enseignement théologique, qui sont nombreuses.
Le mariage religieux ne peut être célébré qu’après le mariage civil.