La constitution de 1974 modifiée proclame la liberté religieuse. Les rapports entre l’État et les communautés religieuses sont régis par la loi ; il en est de même des rapports avec l’Église de Suède.

La liberté religieuse avait été reconnue par une loi de 1951 ; mais l’Église de Suède (protestante-luthérienne) est restée Église d’État jusqu’à la loi de 1995 (entrée en vigueur en 2000) qui est un texte spécifique à cette Église ; cette loi lui enlève le statut d’Église d’État. Depuis 2000, l’Église de Suède est devenue une simple Église enregistrée (auparavant elle était une institution publique), bien que la loi garantisse le maintien de son identité (une église ouverte à l’ensemble de la nation) et fixe son organisation. La faculté d’enregistrement est ouverte aux autres cultes ; une Église, pour pouvoir être enregistrée, doit avoir le caractère d’association idéaliste (par opposition à économique) ; l’enregistrement n’est pas obligatoire et ne procure aucun droit particulier. Il existe une soixantaine de cultes enregistrés.

La suppression du statut d’Église d’État introduit en théorie une égalité entre les cultes ; en pratique, l’Église de Suède, qui bénéficie d’une loi spécifique, continue à jouer un rôle prééminent en raison de l’histoire et de sa puissance économique. Ce changement n’implique cependant pas que la Suède a opté pour un régime de séparation stricte entre l’État et les religions.

La loi de 1998 relative aux communautés religieuses et la loi de 1999 sur les subventions accordées aux communautés religieuses reconnaissent à l’Église de Suède : (i) le droit d’utiliser le système fiscal pour percevoir une contribution sur ses membres ; (ii) le droit de percevoir des subventions pour la préservation des monuments religieux anciens (aucun bâtiment historique n’appartient à un autre culte).

Les autres communautés enregistrées ont également la possibilité d’utiliser le système fiscal et de percevoir des subventions (d’un montant moins élevé quand elles optent pour l’utilisation du système fiscal). Actuellement moins d’une dizaine de communautés religieuses utilisent le système fiscal. Pour pouvoir percevoir une subvention, il est nécessaire que les cultes concernés « contribuent à faire respecter et à consolider les valeurs essentielles sur lesquelles repose toute société ») ; ils doivent être inscrits sur une liste établie par ordonnance ; le montant des subventions est proportionnel au nombre de membres.

En vertu d’une loi de 1990, l’Église de Suède est responsable des funérailles et des cimetières dans la majeure partie du pays ; mais les autres confessions peuvent avoir leur propre cimetière. Les activités funéraires se rapportant aux membres de l’Église de Suède sont couvertes par l’impôt religieux perçu par ce culte ; les activités funéraires concernant des personnes qui ne sont pas membres de cette Église sont financées par une taxe prélevée par l’État sur les citoyens concernés.

L’Église de Suède et les autres cultes ne bénéficient d’aucune aide publique pour la formation de leur clergé.

Depuis 1992, les familles ont le droit d’inscrire leurs enfants dans une école publique ou privée sans qu’il y ait de différence financière pour elles. Les communautés religieuses sont libres de créer des écoles qui sont soumises au régime général des écoles privées : respect du programme défini par l’État, perception de subventions versées par les collectivités locales (sur la même base que pour les écoles publiques).

L’éducation religieuse non confessionnelle est une matière obligatoire dans les écoles publiques primaires et secondaires.

Il existe une aumônerie militaire fournie dans le cadre d’un accord entre l’État et l’Église de Suède. L’assistance spirituelle dans les prisons est assurée par un regroupement qui réunit presque tous les cultes chrétiens. Un système de même nature existe pour les hôpitaux.

Une loi de 1993 permet la célébration de mariages religieux ayant un effet civil par d’autres cultes que l’Église de Suède (une quarantaine de communautés bénéficient de ce droit).