La Loi Fondamentale (LF) adoptée en 2001 porte en exergue la phrase suivante « Que Dieu bénisse les Hongrois » (qui est le premier vers de l’hymne national) ; elle se termine par la mention que les constituants sont conscients de leurs responsabilités devant Dieu et les hommes. La profession de foi nationale qui constitue le préambule de la Constitution proclame la fierté que le Roi Etienne ait fait de la Hongrie une partie de l’Europe chrétienne. Elle reconnaît le rôle joué par le christianisme dans la préservation de la Nation et prône le respect des différentes traditions religieuses du pays.

La LF proclame la liberté religieuse, la séparation de l’État et des Églises, l’autonomie des Églises et indique que l’État doit coopérer avec les Églises pour des objectifs communs. Le statut des églises sera défini par une loi organique.

La nouvelle loi organique relative à la liberté de religion modifie substantiellement le régime antérieur. En relation avec son annulation par la Cour constitutionnelle pour des raisons formelles, la loi avait été retirée par le Parlement. Elle a ensuite été votée à nouveau en 2011 dans un texte quasi identique. La loi établit un système à deux niveaux :

— Les églises reconnues : alors qu’antérieurement à l’adoption de la loi il existait plus de 350 communautés enregistrées (dont certaines n’avaient aucune activité religieuse), le nouveau texte ne reconnaît que 14 cultes, qui sont dispensés des formalités de reconnaissance (catholique, réformé, luthérien, 5 orthodoxes, baptiste, unitarien, 3 israélites, 1 évangélique). La loi prévoit cependant que d’autres cultes peuvent être enregistrés, à condition d’avoir 20 ans d’existence en Hongrie ou 100 ans au plan international et disposer d’au moins 1.000 sympathisants. La décision de reconnaissance est prise par le Parlement (sans recours possible). Dans ce cadre, 18 nouveaux cultes ont été reconnus (dont 5 bouddhistes, les Témoins de Jéhovah, l’Armée du Salut, les mormons, 2 organisations islamiques et diverses églises évangélistes). Les églises reconnues bénéficient de plus d’autonomie et d’avantages divers : exonérations fiscales, subventions publiques pour l’entretien des bâtiments, droit d’établir des aumôneries, droit à la propriété foncière (en dérogation avec le droit commun qui prévoit que les terres agricoles ne peuvent appartenir qu’à des personnes physiques), droit de gérer des établissements d’enseignement de la théologie.

— Les autres églises et communautés religieuses bénéficient de la personnalité juridique en qualité d’associations civiles de droit commun.

Une loi de 1991 a prévu le transfert aux Églises des biens à affectation religieuse ou sociale qui avaient été nationalisés pendant la période communiste. Une loi de 1997 a permis de remplacer la valeur des biens non restitués par le versement d’une annuité ; dans ce dernier cadre, l’État a conclu des accords avec diverses confessions. Lorsqu’une Église exerce des activités de service public (santé, éducation) elle perçoit une aide budgétaire comme ce serait le cas pour une institution publique ; ce principe d’égalité de traitement est prévu par la loi et validé par la jurisprudence (il est repris dans les accords passés entre l’État et les Églises). Les contribuables peuvent affecter un pourcentage de leur impôt sur le revenu à une Église de leur choix (ou à un fonds public). Depuis 2002, les Églises reçoivent des aides spécifiques pour la rémunération du clergé et des employés affectés dans les localités rurales.

La législation ne reconnaît que le mariage civil.