Depuis la loi Veil de 1975 (modernisée par une loi du 4 juillet 2001), toute femme enceinte, majeure ou mineure (sans nécessité d'une autorisation parentale), peut demander à un médecin l'interruption de sa grossesse. Cette opération peut être pratiquée jusqu'à la fin de la 12ème semaine de grossesse, soit 14 semaines après le 1er jour des dernières règles. La réalisation de l'IVG est obligatoirement précédée de 2 consultations médicales : la première est une consultation informative et la seconde une consultation de confirmation de décision d'IVG. Un anonymat total est assuré pour les actes accomplis dans un établissement de santé ; pour les IVG accomplies dans un cabinet médical ou une autre structure, des dispositions administratives ont été prises pour assurer la confidentialité de l'acte. L'IVG est distincte de l'interruption médicale de grossesse (IMG) réalisée sans restriction de délai pour un motif médical. L'entrave à l'IVG constitue un délit puni de 2 ans d'emprisonnement et de 30.000 € d'amende. En France, plus de 200.000 IVG sont pratiquées chaque année.
Ce droit est un élément structurant de l'égalité entre les hommes et les femmes. Le droit à l'avortement est un acquis majeur des femmes et le fruit d’un long combat pour leur droit à disposer de leur corps (mon corps m'appartient).Le gouvernement a mis en place divers systèmes d'information et d'assistance aux personnes concernées par une interruption de grossesse : numéro gratuit d'appel, centres d'éducation ou de planification familiale, établissements d’information, de consultation et de conseil familial (EICCF), sites Internet d'information, campagnesd'information. Ces initiatives ont pour objectif d'aider ces personnes à déjouer des tentatives de déstabilisation ou de culpabilisation, mais aussi de lutter contre la désinformation qui existe sur ce sujet.
En réaction à la campagne d'information du ministère de la Santé (IVG : mon corps, mon choix et mon droit), la Conférence des évêques de France (CEF) rappelle son opposition à l'interruprion volontaire de grossesse. Elle "déplore que cette information fasse l’impasse sur la vie que porte une grossesse...redit l’impérieuse nécessité de ne pas considérer l’avortement comme une anecdote de la vie mais comme un acte grave qui engage et marque bien souvent profondément et durablement les personnes qui le vivent...encourage toutes les initiatives qui favorisent l’éducation affective, relationnelle et sexuelle des jeunes". La CEF souligne que dans son encyclique Laudato Si' le pape François a rappelé que "puisque tout est lié, la défense de la nature n’est pas compatible non plus avec la justification de l’avortement".